Réseau hydrographique et risques

Le bassin versant de la Moselle aval rassemble 12 sous-bassins versants. En période de crue, outre la Moselle à l'amont de Custine et la Meurthe, les plus importants apports hydrauliques dans la Moselle aval proviennent de deux principaux bassins versants :
 
  • Le bassin versant de la Seille s'étend sur plus de 1 280 km² : La rivière est alimentée par une dizaine de petits affluents. Tirant son nom de couches géologiques riches en sels situées à une faible profondeur, le bassin de la Seille connaît des résurgences d'eaux salées. Celles-ci sont à l'origine du développement d'une faune et d'une flore rencontrées habituellement en bord de mer, qui confère au bassin un intérêt écologique tout particulier.
     
Les travaux d'aménagement de la rivière se sont succédés sur plusieurs siècles et l'ont peu à peu rectifié et banalisé.
Les caractéristiques physiques du bassin versant de la Seille favorisent dans l'ensemble les phénomènes de ruissellement : ni la géoglogie ni l'occupation des sols ne favorisent l'infiltration. Les crues se déroulent alors sur un temps relativement long et la montée des eaux est assez lente, sauf en cas de saturation des sols.
 
  • Le bassin versant de l'Orne s'étend sur 1 274 km². Ses principaux affluents et sous-affluents sont :
    • Le Conroy ;
    • Le Moulin de Darmont ;
    • Le Longeau ;
    • Le Ruisseau de Vaux ;
    • Le Rawé ;
    • L'Yron ;
    • Le Woigot ;
Une partie de ses débits provient des eaux d'exhaure des mines de Jarny, Giraumont, Auboué et Orne-Roncourt.
Cependant, les apports des bassins de l'Yron et de l'Orne amont constituent l'essentiel de la crue.


D'autres sous-bassins versants constituent des secteurs à enjeux multiples (hydraulique, écologique) pour le fonctionnement global du bassin versant de la Moselle aval :
  • Le sous-bassin de la Canner (110 Km²) constitué notamment de la Bibiche, la See, l'Oudrenne, et le ruisseau d'Apach ;
  • Le sous-bassin du Veymerange (non identifié sur la carte ci-après) qui présente des problématiques hydrauliques dans le Nord Thionvillois ;
  • Le sous-bassin de la Fensch (127 km²). Bien que son linéaire total soit très court (15,9 km), il constitue un cours d'eau à forts enjeux hydrauliques dans sa zone de confluence artificielle avec la Moselle, mais également écologiques compte tenu des différents aménagements qui se sont succédés depuis la fin du 19ième siècle (avec l'essor de la sidérurgie) et qui l'ont profondément modifié. Les cours d'eau du bassin versant de la Fensch présentent majoritairement un mauvais état écologique, qui s'explique à la fois par l'artificialisation des cours d'eau et des teneurs excessives en nutriments, en matières organiques et en certains éléments métalliques (zinc ou cuivre) ;
  • Le Rupt de Mad, l'Esch et le Trey constituent une entité à enjeux exprimés dans le Schéma d'Aménagement et de Gestion de l'Eau (SAGE). Sur ce bassin versant, 50% des cours d'eau présentent un état écologique moyen. L'état chimique des cours d'eau est déclassé par la présence de substances chimiques tels que les pesticides, certains métaux lourds et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) issus notamment de tous types de combustion. Les parties aval de l'Esch et du Rupt de Mad présentent un bon état écologique.
  • La Boler, le Montenach et la Kiessel peuvent également être problématiques au niveau de leur confluence avec la Moselle.
Le bassin versant est aujourd'hui vulnérable à trois types d'inondation :
Les débordements de cours d'eau
Il s'agit d'un risque majeur au regard de son occurrence, de son intensité potentielle, mais surtout des personnes et des biens exposés, lesquels se concentrent principalement le long des cours d'eau.

L'axe Metz-Thionville est à lui seul particulièrement vulnérable au regard du nombre total d'habitants exposés et du nombre de communes potentiellement impactées par les débordements de cours d'eau. L'es vallées de l'Orne et de la Fensch sont également des secteurs où nombre d'enjeux sont vulnérables aux inondations par débordement de cours d'eau.
Les remontées de nappe
Les phénomènes de remontée de nappes se produisent à la suite de précipitations de forte intensité sur une période relativement longue. Elles se manifestent par une augmentation du niveau de la nappe d'eau souterraine au-delà de son niveau maximal annuel.

Sur la Moselle aval, le progressif resserrement du lit mineur jusqu'à Apach et la succession de boucles dans le début de la vallée Mosellane transfrontalière, influencent localement ces phénomènes

En cas d'inondation par débordement des cours d'eau, et avec les effets combinés de saturation des sols, les effets des remontées de nappe peuvent être localement très problématiques.
Le ruissellement
Les inondations par ruissellement se caractérisent par une incapacité d'infiltration des eaux pluviales qui de fait suivent la pente topographique du terrain. Elles se produisent en amont des cours d'eau et en dehors du réseau hydrographique. Lorsqu'il pleut, une partie de l'eau est interceptée par la végétation mais la plus grande partie atteint la surface du sol. Selon la durée des précipitations, l'humidité et l'occupation des sols, une partie de l'eau s'infiltre tandis que l'autre ruisselle rapidement. La réduction de l'infiltration dans le sol induit un transfert en surface par ruissellement.
Deux types de ruissellement sont identifiés :
  • Le ruissellement sur surface saturée qui survient plutôt sur des sols hydromorphes, à la suite de précipitations importantes et continues ;
  • Le ruissellement hortonien qui survient plutôt lors d'orages violents où l'intensité forte des pluies provoque la destruction de la structure de surface du sol (« effet splash ») : la capacité d'infiltration du sol est dépassée en raison de la formation d'une surface imperméable (croûte de battance).
Ces deux types de ruissellement peuvent contribuer à l'érosion hydrique : la terre en surface est arrachée et transportée en bas de la parcelle, avec un transfert accru de sédiments depuis l'amont vers l'aval. Deux types d'érosion hydrique sont identifiés et peuvent se manifester pour un même événement.

Le ruissellement et l'érosion hydrique ont plusieurs conséquences :
  • Sur les biens et les personnes; 
  • Sur les activités et le rendement agricoles;
  • Sur la qualité physico-chimique des eaux de surface et des eaux souterraines.
Le ruissellement apparaît comme un phénomène de plus en plus prégnant. Il peut se manifester dans les communes sous deux formes :
  • Des coulées d'eau boueuse qui prennent la forme d'écoulements fortement chargés de terre en suspension détachée sous l'effet des pluies de forte intensité

  • La formation d'écoulements d'eau en milieu urbain qui peuvent résulter de la surcharge des réseaux d'évacuation des eaux pluviales ou de débordement de cours d'eau.
L'évolution des pratiques agricoles (agrandissement des parcelles, retournement des prairies, busage des cours d'eau etc.) ainsi que le développement de l'urbanisation (imperméabilisation des sols, canalisation des cours d'eau, sous-dimensionnement des réseaux d'eaux pluviales etc.) ont contribué à l'exposition d'un nombre toujours plus conséquent des personnes et des biens à ce type de risque.

Dans le contexte d'incertitudes liées au changement climatique, il est également probable que ces événements connaissent une recrudescence marquée.

 


Documents à consulter :

Périmètre de la SLGRI Moselle Aval